750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
C'est pas compliqué!

Une nouvelle forme de production: le commerce équitable

 

     Face à cette agriculture productiviste qui n'accorde pas assez d'importance aux producteurs de cacao ainsi qu'à l'environnement, une nouvelle volonté apparaît alors : faire partie du commerce équitable. La base de ce système est de développer un commerce qui assure une juste rémunération pour les producteurs vivants dans les pays du Sud, afin qu’ils puissent améliorer leur niveau de vie, mais aussi afin de développer une activité à long terme en respectant leurs droits, comme l'accès à l'éducation et l'absence de travail forcé.

        Face au contrôle des pays du Nord à travers la bourse et les IAA, les pays producteurs du Sud ne sont pas capables de défendre leurs intérêts, accentuant ainsi un écart entre les producteurs et les industriels. Le cacao est principalement issu de petites familles de producteurs. Cette production entraîne des situations de précarité, les familles de cacaoculteurs vivant alors en dessous du seuil de pauvreté. En effet, selon l'association Max Havelaar elles ne gagnent qu'un dollar par jour pour une famille de 6 personnes, provoquant ainsi l'abandon de la culture du cacao par les jeunes générations qui vont alors cultiver d'autres denrées plus rentables. Cette association est créée en 1988, en même temps que le label du commerce équitable Fairtrade. Elle est gérée par les représentants des producteurs, des Organisations Non Gouvernementales et des associations soutenant le commerce équitable.

 

                                                          fair

Label du commerce équitable de l’association

http://www.fairtrade.net

     

          Ce type de commerce garantit un seuil minimum du prix de la tonne de fèves de cacao, 2 000 dollars en 2012, assurant ainsi une stabilité économique aux coopératives. Il permet également l’acquisition d’une certaine autonomie et d’une capacité de négociation afin d’avoir un poids dans le commerce mondial. De plus, un acompte de 60% du prix des fèves est possible si le producteur le souhaite. Une prime de 200 dollars est attribuée pour chaque tonne vendue, incitant donc les producteurs à former des coopératives et à vendre d'importantes quantités de fèves au cours d'une seule transaction. Ainsi, les producteurs investissent leur prime de façon à améliorer la qualité de leur production en limitant l'impact négatif sur l'environnement. En effet, les Organismes Génétiquement Modifiés sont interdits, permettant ainsi un maintien de la biodiversité forestière. 300 dollars sont également attribués si l'agriculture respecte les conditions de l'agriculture biologique.

 

         Par ailleurs, Max Havelaar prend des mesures correctives afin d'interdire le travail des enfants qui nuit à leur santé et à leur éducation comme nous l'avons vu précédemment. Le principe du commerce équitable repose aussi sur la solidarité entre producteurs. En effet, de nombreux systèmes sont mis en place depuis 2011, afin d'organiser des échanges entre eux, apportant alors un soutien dans plusieurs domaines, comme sur la question du travail des enfants. De plus, le commerce équitable permet de créer un réseau durable entre fabricants et cultivateurs. En effet, la quantité de cacao dit équitable achetée doit être égale à celle vendue, ceci permettant d'éviter les spéculations. Enfin, il permet d'éviter les intermédiaires comme à Madagascar avec Ethiquable, organisation contrôlant l'exportation, qui permet une exportation directe ce qui n'avait jamais été réalisée auparavant. Le cacao issu du commerce équitable est produit en grande partie en Bolivie, au Cameroun, au Costa Rica, en République Dominicaine, en Équateur et au Ghana.

 

 

                           prod

 Pays producteurs de cacao certifiés FairTrade

Source originale : http://www.maxhavelaar.be/

       

        Pour pouvoir accéder au commerce équitable, les producteurs de cacao doivent se regrouper en coopératives, petites exploitations familiales, afin de pouvoir subvenir aux coûts de commercialisation. Ils doivent aussi respecter certaines conditions, notamment ne pas être impliqués dans un parti politique. De plus, les employés doivent être rémunérés, l'esclavage étant proscrit dans cette organisation. Par ailleurs, cette coopérative se doit de respecter les mesures correctives de l'association, sinon elle perdra le label ou il ne lui sera pas attribué.

 

             Cependant, d'après Olivier Zilbertin dans Le Monde le 6 août 2013, « Le commerce équitable représente aujourd'hui 3 à 4 % du marché », révélant donc de nombreuses limites. En effet, les coopératives de cacao sont obligées de vendre leur cacao sans labels par manque de clients à cause des points de ventes peu nombreux. De plus, l'association Max Havelaar a rencontré de nombreux problèmes, comme des fraudes, afin d'obtenir le label et bénéficier des avantages du commerce équitable sans pour autant en faire partie. Par ailleurs, ce type de commerce peut entraîner une dépendance des pays pauvres à cause des primes et du pré financement et une baisse du prix du cacao au détriment des pays ne faisant pas partie du commerce équitable. De plus, il favorise la concurrence déloyale pour les produits non équitables moins chers. En effet, les produits du commerce équitable sont considérés chers : environ 2,50 euros contre environ 1,50 euros pour une tablette de chocolat qui n'est pas issue du commerce équitable. Enfin, la présence de nombreux labels entraînent une confusion pour le consommateur qui se retrouve alors déstabilisé.

 

                                          

Exemple de tablette de chocolat issue du commerce équitable

 http://commerceequitabletes2.unblog.fr/2009/11/22/comparaison-de-prix/

 

 

                                       

Différents labels du commerce équitable

http://www.mareult.com/article-l-ethique-du-vegetarien-ecolologique-produit-biologique-commerce-equitable-74389489.html

Publicité
Publicité
Publicité